mardi 14 juin 2011

article de presse - la république des pyrénées

Canoé-kayak : Caroline Loir entre dans l'histoire

Publié le 9 juin 2011 à 04h00
Mis à jour à 11h57

Installée à Pau, étudiante à Tarbes, Caroline Loir devient aujourd'hui à Séo d'Urgel la première française à enchaîner canoe-kayak. © rodolphe martin
En disputant les épreuves de canoë mais aussi de kayak lors des Championnats d'Europe de slalom qui s'ouvrent ce matin à Séo d'Urgel (Catalogne), Caroline Loir devient la première Tricolore à « doubler » sur une grande compétition.
« Cela fait trois ans que j'essayais, et deux que je terminais 4e en kayak (première non prise) lors des sélections nationales, souligne la Picarde. A la rentrée, je suis venue m'installer à Pau pour m'entraîner sur le bassin des « piges ». Et je me suis servie de mes études (elle est en 1re année de master « Expert en préparation physique et mentale » sur le site tarbais de l'UPPA) pour utiliser la bonne énergie au bon moment. » Avec succès.
La prestation importe plus que le résultat
« En doublant, je transferts ce que je sais d'une embarcation à l'autre. Beaucoup moins stable qu'un kayak, le canoë est intéressant pour travailler l'équilibre et les appuis. Le kayak me permet de prendre de l'expérience sur la gestion de la concurrence et d'envoyer les figures plus vite. Les deux m'aident à devenir plus efficace. »
Car pour l'instant, pas question de choisir. « Cet été, je ne disputerai les Pré-olympiques qu'en kayak (le C1 n'étant pas olympique pour les dames) mais j'emmènerai mon canoë car quand je navigue sur un bassin avec, ça m'aide à vraiment le connaître. »
Exigeante avec elle-même, elle estime la prestation au moins aussi importante que le résultat. Sinon plus. « Si je gagne mais que je ne réalise pas une belle manche, je ne serais pas forcément satisfaite. Et puis tu gères ta performance, pas celles des autres...»
Celle qui a décroché la seule médaille tricolore aux derniers championnats d'Europe de Bratislava voit d'un bon oeil l'arrivée d'un nombre croissant de céistes dames en France (110 classées). « Dans les clubs, ça commence à se mettre en place. Au niveau fédéral aussi. Car n'oublions pas que la Fédé, c'est nous ». Avec l'entraîneur national Yves Narduzzi, elle s'est battue pour que des stages pour les C1 dames voient le jour. « Entrer en finale »
Ce matin, la jeune femme de 23 ans s'élancera en kayak. Dans un contexte un peu spécial. « De lundi à mercredi (hier), je passe les oraux de prof de sport sur Reims avant de mettre le cap sur Séo. En kayak, je n'ai pas pris la 3e place des piges pour découvrir ! Je sais que je n'ai pas le niveau du podium mais le but du jeu reste d'entrer en finale. Là, tout est possible. Et en canoë, il y a un challenge à aller chercher. Avec Claire, on va se booster. » Car - et c'est aussi une première - deux céistes françaises sont membres de l'équipe de France senior.
Caroline Loir a été rejointe cette saison par Claire Jacquet. Vice-championne d'Europe chez les moins de 23 ans, la Lorraine s'installera d'ailleurs cet été à... Pau.

===> A Séo, en terre archiconnue
A Séo, c'est un peu comme ces vieux films en noir et blanc. Techniquement dépassés, mais tellement bons. « A sa construction (pour les J. O. de Barcelone en 1992), le bassin paraissait énorme, se rappelle Tony Estanguet. Aujourd'hui, ça fait un peu ruisseau. Et on sait que ça va coller...» Traduction, pour avancer, les slalomeurs devront davantage utiliser leurs bras que les courants. Mais pour un Français, Séo, ça reste spécial, presque affectif. C'est le bassin où les Français venaient jouer leur place en équipe nationale jusqu'à ce que le stade d'eaux-vives de Pau ne prenne le relais en 2009. Et il est rare que les Bleus rentrent bredouilles. L'an passé, Tony Estanguet et le C2 Lefèvre - Gargaud Chanut avaient décroché une médaille d'argent lors d'une manche de Coupe du monde. En 2009, le même Estanguet retrouvait son titre mondial tandis qu'en kayak Boris Neveu devenait le dauphin du roi « Kauzer Ier ».
Jusqu'à dimanche, on devrait retrouver les Tricolores à la lutte avec les Slovaques, Slovènes, Italiens, Allemands... et les Espagnols, toujours redoutables sur leur bassin. La nouveauté vient du programme. L'ECA (association européenne de canoë-kayak, qui organise l'événement) a créé des quarts de finale pour les kayaks et laissé une manche de demi-finale pour les courses par équipe. Face à ce programme chargé, et après consultation des athlètes, dont les avis sur la question divergent, la Fédé a demandé aux canoës biplaces de ne pas s'aligner par équipes... alors que la France détient le titre mondial !

===> Le programme
Qualifications aujourd'hui (canoë biplace et kayak dames) et demain (canoë homme et dame, kayak homme). Finales ce week-end.

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