mardi 14 juin 2011

article de presse - sudouest

Caroline Loir décroche son premier titre en canoë monoplace

Un radieux sourire illumine son visage. Du haut de ses 160 centimètres à tout casser, Caroline Loir est heureuse. La céiste d'Amiens a intégré le pôle France de Pau, cette saison. Athlète de haut niveau, elle luttait depuis trois ans pour conquérir son premier titre. Au championnat d'Europe en 2010 à Cunovo (Slovénie), elle avait accroché le bronze derrière Dukatova et Macova, les deux Slovaques. La première se consacre désormais au K1 et la seconde a craqué en finale concédant 6 secondes de pénalité, la reléguant ainsi à la 4e place.
L'Amiénoise de 23 ans, déjà auteur d'une excellente course en demi-finale, est parvenue à rééditer la même performance l'après-midi. Ce n'était pas évident tant la concurrence dans cette jeune discipline est vive. Elle a su démontrer des qualités mentales au-dessus de tout soupçon pour aller glaner cette médaille d'or.

« Une saveur particulière »
Elle s'est arrachée car elle a écopé d'une pénalité de deux secondes pour avoir touché une porte. Malgré ce coup du sort, elle a trouvé les ressources nécessaires pour finir encore plus fort. Elle est parvenue à améliorer son chrono. Chapeau !
« Pourtant, j'ai eu un début de course difficile, admettait-elle sereinement après coup. Je n'ai pas franchi les deux premières portes comme je le souhaitais. Heureusement, cela ne m'a pas porté préjudice et j'ai pu me faire plaisir sur l'eau par la suite. Même si j'ai touché, j'ai réussi le même temps qu'en demie. Je pouvais difficilement espérer mieux ».
Ses concurrentes viennent la féliciter. Elle accueille ces marques de sympathie avec un plaisir non dissimulé. Elle bosse dur depuis plusieurs années pour goûter à ces scènes. « C'est vrai, je le recherche depuis longtemps ce premier titre. Alors, il a une saveur particulière. Même si ce ne sont que des championnats d'Europe. »
Gérer l'attente
« Néanmoins, j'ai beaucoup mûri cette année. J'ai appris à appréhender une course pour la gagner. Je me suis aussi enrichie des expériences précédentes. Jusque-là, j'avais un petit conflit avec moi-même, j'espère qu'il est réglé pour de bon. On doit exécuter ce que l'on sait faire et ne pas tenter le diable ».
En outre, elle a su gérer l'attente entre les deux courses sans se mettre trop de pression sur les épaules. « Je suis parvenue à bien occuper mon temps libre. On a revu la vidéo, on a analysé ma course avec les entraîneurs et j'ai écouté les conseils pour la finale. Je me suis bien échauffée pour ne pas penser au départ. Mais bon, j'ai quand même eu dix minutes à tuer ». À penser à la meilleure façon d'attaquer les 23 portes de la descente. À l'arrivée, ce ne fut que du bonheur. Intense et unique pour une première.

13 juin 2011 06h00 | Par A.G
Pau · Pyrénées-Atlantiques

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